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Les épices et la certification BIO

Publié par Alaïs dans Tendances le 28/06/2017 à 18:28

Petit constat sur la certification BIO dans le monde des épices

ExploitBio

L'état actuel

Dans le monde des épices et des condiments, il est peu courant de pouvoir trouver des produits portant une mention BIO. Même si l'on voit apparaître petit à petit des fournisseurs offrant le label, il persiste pourtant une absence quasi totale de certification. Sans y apporter une réponse ferme et unilatérale, essayons de nous pencher sur les facteurs de ce manque de BIO dans les épices.

Le facteur législatif

On peut déjà constater qu'une très grande partie des épices et condiments qui sont produits dans le monde viennent d'Asie. Il s'agit pourtant de l'un des continents qui dispose du moins de contrôle et de législation concernant le BIO et la production en général.

Cela ne signifie pas qu'il n'existe que des champs traités et une terre bourrée de pesticides. Mais, pour des producteurs modestes qui sont spécialisés dans une épice, l'obtention d'un label n'a pas d'impact sur son travail, il continuera sans doute de travailler comme ses ancêtres ont pu le faire. Il est logique de penser que s'imposer un cadre sans que son propre pays dispose de lois et devoirs en vigueur manque de pertinence.

Le facteur économique

Dans des pays comme le Sri Lanka ou encore Madagascar, où la culture BIO a explosé ces dernières années, on retrouve des productions directement reliées à de gros exploitants et fournisseurs. En effet l'obtention et le maintien du label BIO sont un coût réel pour l'exploitant.

Bien qu'il permette d'obtenir une plus-value sur le produit final, il est difficile pour une seule exploitation de trouver plusieurs partenaires. On retrouve donc des épices BIO plutôt dans les grandes entreprises mondiales qui produisent de l'alimentation BIO plus générale.

Le facteur écologique

Non sans apprécier les nombreux efforts qui ont été faits sur toute la planète pour faire croître la culture BIO, il y a aussi des dommages qui ne sont pas sans conséquences. On pourra bien entendu parler d'une surexploitation de parcelles qui garderont pendant des années les séquelles de traitements chimiques. Après revente des terres à des exploitant, difficile de repartir sur une base BIO derrière ça, convenons-en.

Mais alors, je ne peux pas manger d'épices BIO ?

Bien entendu que si et heureusement ! L'idée générale à comprendre derrière tout cela c'est que ce n'est pas la culture BIO qui est inexistante, c'est surtout la capacité des acteurs, de l'exploitant à nous-même, à pouvoir assurer une certification BIO.

On pourra citer des exploitations d'épices malgaches ou cambodgiennes, qui n'ont pas la capacité économique pour des engrais chimiques, cultivant leurs produits avec des engrais naturels et sans sur-exploiter les sols. Le BIO est là même si on ne le voit pas sur l'étiquette. On pourra citer un poivre IGP Kampot qui malgré le manque de législation sur le BIO offre tout le nécessaire pour produire une denrée dans des conditions idoines.

Le Lapacho enfin, pousse en plein coeur des forêts tropicales brésiliennes, récolté à la main, on ne peut plus BIO !

Avec l'ensemble des points mentionnés plus haut, il y a encore quelques efforts à faire avant d'avoir le plaisir et l'honneur de mettre en rayon des épices au label vert.

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